63 artistes japonais sont réunis dans le cadre de l'exposition inédite orchestrée par Martine Lusardy, directrice à la Halle Saint-Pierre. Un foisonnement d'œuvres, aux procédés et supports divers, qui ont été réalisées entre 1999 et 2009. Une mosaïque singulière d'univers personnels éclectiques qui entrent ici en dialogue.
Bref passage en revue apéritif :
Les animaux et outils du quotidiens détournés au pastel sur carton par Takashi Shuji.
La ville vue avec les yeux du cœur, au marker noir sur papier, par Yuji Tsuji.
Les partitions de vie écrites en séries au stylo noir sur papier et carton par Mineo Ito.
Ou celles réalisées sur des centaines de pages à la mine de plomb par Takanori Herai.
La fresque aux roses et ocres dominants, 46 dessins réalisés à la mine de plomb et aux crayons de couleur sur carton par Masao Obata.
Les lettres de marker noir à l'horizon infini de Moriya Kisyaba, qui occupent l'espace d'écriture jusqu'à l'occulter.
Les mosaïques striées et colorées au markers de couleur sur papier par Michiyo Yaegashi.
Ou les patchworks de mine de plomb et marker noir de Toshiro Hirase.
Les portraits très contrastés et colorés de pastels par Hirano Shinji.
Mais aussi les silhouettes cartonnées au markers de couleur de M.K.
Les bancs de poissons fluorescents, répétition sur la page de motifs minuscules aux tons vifs, mine de plomb et crayons de couleur, par Hironobu Matsumoto.
L'extrême violence exprimée point par poing au marker indélébile sur papier par Marie Suzuki.
Côté fabrique, les trains de papier colorés de Nobuo Mizutani, réalisés dans les moindres détails – essuie-glaces, compartiments, sièges – auquels ne manquent que le conducteur et les passagers.
Les bus, camions et voitures en bois peint, réalisés avec une grande maîtrise, jusque dans les personnages qui les animent, par Masatoshi Nishimoto.
Sans oublier les trains et tramways dessinés à la mine de plomb et aux crayons de couleur par Hidenori Motooka, précis, méticuleux, ordonnés et classifiés à l'infini sur les pages, à la manière d'un Gregory Blackstock.
Enfin, les séries de plans de centrales, machines, grues, navires, compteurs, moteurs, pompes… repris à l'identique, ligne par ligne, point par point, d'une page de papier millimétré l'autre, dans les moindres détails – n'étaient les fils diversement colorés ou la vanne qui, précédemment fermée, se trouve alors ouverte – par Kenichi Yamazaki.
Une exposition remarquable sur deux niveaux, très bien pensée, qui en dépit du foisonnement des œuvres présentées, n'en laisse pas moins un espace de réflexion au spectateur qui y circule librement sous un agréable éclairage tamisé – c'est assez rare pour être souligné.
Art brut japonais. La nouvelle vague japonaise ?
Exposition du 24 mars 2010 au 2 janvier 2011 à la Halle Saint-Pierre • 2 rue Ronsard • 75018 Paris
Un catalogue de 224 pages, 40€
Une série de 10 DVD sur les artistes éditée par Kinokuniya, 21€ le DVD
La plupart des artistes présentés appartiennent à la collection permanente du Spirit Art Museum.
Photographie des lieux ©Gone Fishing / œuvres ©Spirit Art Museum